Encore sur mon petit nuage après mon week-end passé au Royal Mansour Casablanca, joyau de la collection des Royal Mansour. Ouvert depuis bientôt un an, cet hôtel marque la renaissance du palace légendaire des années 50 conçu par Emile Duhon comme un symbole de la modernité de Casablanca, rendez-vous de tout ce que le monde comptait de célébrités (Mohammed Ali, Charles Aznavour, Johnny Hallyday..), de talents et de connaisseurs.
C’est une vraie destination en soi, à un vol de mouettes du port, au cœur du centre-ville Art Déco.
Après huit ans de fermeture, une démolition et une reconstruction sur 24 étages, une nouvelle histoire commence, reprenant tous les codes de l’architecture moderniste des années 50, les volumes du patio d’origine débordant de verdure et le majestueux escalier réinterprété, ainsi que les standards d’aujourd’hui (comme la triple certification environnementale).
Je vous fait grâce du nombre de chambres, suites et appartements, préférant mettre l’accent sur ce que j’ai adoré: dans le désordre, les luminaires en verre soufflé (du lobby, du sushi bar, du bar), les uniformes très fifties du personnel (petit gilet pour les hommes, broche et bibi pour les femmes), les ascenseurs à l’air rétro, les chambres au confort exceptionnel (rideaux qui se ferment électriquement, chauffe-serviettes dans les salles de bain, remontoir à montres dans le dressing…), la déco rose boudoir du Spa qui s’étend sur 2500 m2 et deux étages, la passerelle de verre suspendue du 23ème étage et la vue panoramique sur la ville et la mosquée Hassan II, les matériaux utilisés dans le restaurant La Grande table Marocaine (onyx et nacre), la salle de bal et les espaces ultra luxueux dédiés aux évènements (quel kif cela doit être d’assister à une conférence de presse dans une des salles de réunion).
Côté restauration, j’ai testé le Sushi Bar et Le Roof top, deux restaurants qui m’ont fait voyager. Au Sushi bar, sous le majestueux lustre en fleurs de sakura, le chef Ono tout droit venu de Tokyo et son second, originaire d’Hiroshima, ont réveillé en moi des souvenirs de mes voyages au Japon. Avec un menu Omakase en 9 plats et un menu Bento en 8 plats, on a eu un aperçu de ce qui se fait de mieux en matière de cuisine japonaise : soupe miso goûteuse, sushi, sashimi et nigiri ultra frais, tempura légère… Mention spéciale pour le wasabi au goût authentique et pour le dessert tellement rafraichissant du menu Omakase composé de perles de tapioca au lait de coco, mangue, glace au yuzu et tuiles au sésame noir et blanc.
23 étages plus haut, changement de décor au restaurant Le Rooftop. Ici, la source d’inspiration c’est la méditerranée et les cuisines du levant. Une carte divisée de manière originale : exit les entrées, plats, desserts, ici, on a le choix entre les vapeurs (miam les Long Xia au homard et coquilles Saint-Jacques), les bouchées, les crus (à tomber le ceviche Casa Blanco), les fraîcheurs (délicieuses salade Cléopâtre, clin d’œil à César), les flammes (unanimité pour le poulpe houmous, mais le shawarma aux fruits de mer n’était pas mal non plus) et les douceurs.
Plus de place pour les douceurs, mais nous avons quand même goûté la Mouhallabié fleur d’oranger, mangue, chips de noix de coco, la mousse au chocolat huile d’olive fleur de sel et nous avons englouti le Houdini Baklawa, une dinguerie composée d’une glace à l’infusion de baklawa, sirop de baklawa, pistache et tuiles croustillantes. J’en ai encore l’eau à la bouche.
Un véritable voyage des sens, avec une vue à 360° sur Casablanca avec en point d’orgue la mosquée Hassan II, et Jihane, qui nous a conseillés et accompagnés dans la joie et la bonne humeur pendant tout le dîner.
De retour dans ma chambre, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’un message avait été inscrit sur le miroir de la salle de bain et qu’un bain avait été préparé et que surtout il était encore chaud. J’ai donc fini la soirée dans mon bain, au milieu des pétales de roses, et je me suis endormie sur mon livre (dans lequel la femme de chambre avait glissé un marque-page) dans un lit au confort cinq étoiles.
Lendemain matin, petit déjeuner au Roof Top qui s’apparente plus à un déjeuner tellement le choix est vaste. Chaque dimanche, le restaurant du 23ème étage propose un brunch à 900 dh par personne avec entrées et desserts au buffet et plats à la carte. Les plus gourmets peuvent tester la brasserie, le restaurant français du chef multi-étoilé Eric Fréchon. J’ai adoré les assiettes signées Bernardaud. Et je reviendrai déjeuner comme à Paris, avec le semainier qui déroule sa liste de plats et de desserts du jour du lundi au dimanche, la cuisse de canard laquée au miel épicée me fait de l’œil. Et je resterai pour les crêpes Suzette du tea time servies dans le salon devant le magnifique paludarium et le ballet des poissons scintillants.
Au moment de repartir, on nous a rendu notre voiture propre. Si ça ce n’est pas un service palace…
Vous l’aurez compris, encore sous le charme de ce séjour au Royal Mansour Casablanca qui bénéficie certes d’un bel écrin et de grandes tables, mais qui se distingue surtout par son service d’exception.
