Gros coup de cœur pour cette mini-série espagnole en six épisodes qui m’a plongée dans l’univers d’un couturier que je connaissais peu. Peut-être parce que Balenciaga, né dans le pays-basque espagnol, avant d’être prolifique, novateur et admiré pour son génie technique, était très secret et peu enclin aux mondanités.
Christian Dior disait de lui « C’est notre maître à tous », alors que son amie Coco Chanel (génialement interprétée par Anouk Grinberg) estimait qu’il « était le seul vrai couturier parmi nous tous. Les autres n’étaient que des stylistes ».
Affublé de tous ces superlatifs, il a régné sur la haute couture française pendant trois décennies après son installation à Paris, pendant la guerre civile espagnole.
En s’appuyant sur l’un des rares entretiens qu’il a donné en 1968 à Prudence Glynn, du quotidien britannique The Times, la série retrace avec délicatesse et élégance l’histoire d’une maison d’exception, de son lancement à Paris en 1937 à sa fermeture. Elle nous instruit aussi sur le monde de la couture du milieu du XXe siècle (l’occupation allemande, le développement des copies, la naissance du prêt-à-porter…).
On y croise Coco Chanel, Christian Dior, Hubert de Givenchy, mais aussi Audrey Hepburn et Fabiola, la reine de Belgique …
Ainsi que des tenues incroyables recréées quasiment à l’identique par la costumière de cinéma allemande Bina Daigeler. Elle a eu accès aux archives de la maison et a monté un atelier à Madrid où pendant quatre mois, avec l’aide d’une dizaine de couturiers chevronnés, elle a reproduit des pièces emblématiques de Balenciaga avec un sens du détail impressionnant.
Une série à l’esthétique très soignée, et aussi austère que son héros, magistralement interprété par l’acteur espagnol Alberto San Juan.
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