J’ai adoré « Perfect days » vu pendant mon séjour à Bordeaux, le jour de noël, un cadeau inattendu que je garde dans mon cœur pour toujours.
Le film de Wim Wenders, « Les ailes du désir », avait déjà été un choc pour moi et comme moi, le réalisateur allemand est passionné par le Japon depuis son documentaire de 1983, Tokyo-Ga, sur le réalisateur Yasujiro Ozu.
Dans « Perfect days », on suit la quotidienne d’Hirayama(interprété par le génial Koji Yakusho, (prix d’interprétation masculine au dernier Festival de Cannes) qui pour vivre, nettoie les toilettes publiques high-tech de Tokyo.
J’aime tout : l’histoire, la bande son, le personnage à la vie réglée comme du papier à musique, la poésie, la répétition, la lenteur, les très belles séquences de rêves en noir et blanc conçues par la femme de Wenders, Donata, à la manière des haïkus.
C’est un éloge de la beauté et des plaisirs simples, une ode au présent : chaque jour, Hirayama arrose ses bonzaïs et sort de chez lui avec un grand sourire en regardant le ciel et en humant l’air du matin, écoute Lou Reed ou Otis Redding sur des cassettes dans sa voiture, fait les mêmes gestes dans son travail, photographie en argentique les feuilles des arbres caressées par le vent à la pause déjeuner, mange des ramens dans le même restaurant, s’endort sur son livre…
C’est aussi une confrontation avec la jeunesse et son propre passé à travers sa rencontre avec sa nièce qui lui apprend entre autres l’existence de Spotify.
Et que dire de la dernière scène, un long plan fixe sur le visage d’Hirayama qui passe par diverses émotions et m’a totalement bouleversée ?
Je suis sortie du cinéma emplie d’une étrange sérénité, un sentiment qui m’habite à chaque fois que je repense au film.