Je connais bien le Studio MHNA (Marc Hertrich & Nicolas Adnet) qui a conçu la décoration du Movempick de Marrakech et de la Villa Diyafa à Rabat. J’ai même, dans une autre vie, interviewé Nicolas Adnet. Aujourd’hui, le duo est à la Une pour sa réinterprétation contemporaine du Sofitel de Marrakech : jeu entre ombres et lumière, danse chromatique entre le noir et la blanc ponctuée de touches de vert émeraude et de bleu saphir en hommage aux protecteurs traditionnels des palais marocains, les paons, un proverbe disant « Si le Paradis est un paon, le Maroc en est la queue ».
Le palais puise son inspiration dans les légendes, les lumières et les hôtes de la ville de Marrakech. Pour répondre au raffinement de la culture marocaine, le Studio MHNA a tenu à apporter une attention très « couture » à la décoration, en hommage à un certain couturier français qui tomba amoureux de la ville rouge….
Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par deux « majlis », littéralement « l’endroit où l’on s’assoit », intimisés par des claustras de métal dont le motif rappelle celui d’une dentelle. Les assises de toile noire et les coussins sont enrichis de broderies de cordelière.
Les tables ainsi que les luminaires sont également des créations du Studio MHNA, qui a associé le marbre, le maillechort et le miroir pour insuffler une écriture moderne et actuelle. Dans le salon principal, la pièce maîtresse est un lustre baptisé La roue du Paon. Crée avec Sylvie Maréchal (Beau & Bien), il est en bronze, cristal, albâtre et porcelaine de Limoges. La moquette des couloirs s’inspire aussi des couleurs du paon et apportent de la chaleur à la thématique noire et blanche.
Dans les suites, tabourets en velours, cabinet en laque, vase en tadelakt et maillechort, bijoux berbères, console en pierre d’Erfoud se côtoient. Les salles de bain, dans un contraste de pierre et de zelliges, abritent une baignoire centrale.
Le restaurant Le Jardin affiche des tonalités or et argent qui réchauffent le noir et le blanc, pour une atmosphère conviviale. Les lustres inspirés de nombreuses flâneries dans la médina de Marrakech font écho aux jeux entre d’ombres et de lumières.
Une rénovation majestueuse, tout comme le paon.
