Je m’étais délectée des deux premiers ouvrages de Loïc Prigent, J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste et Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge, recueils de « pépiements » entendus dans l’effervescence de la Fashion Week, aussi désopilants que scandaleux (« Elle a une allergie à la simplicité.», « J’avais tellement faim j’ai oublié d’instagrammer mon repas. »…). Alors je me suis précipitée sur le premier tome de cette histoire subjective de la mode balayant la période 1830-1910. Et le constat est le même : j’ai adoré parce que c’est plein d’humour et très savant. On apprend ainsi comment la crinoline permettait aux femmes de dissimuler leurs larcins ou leur grossesse, comment il était alors d’usage de croquer des gaufrettes à l’arsenic pour s’éclaircir la peau, quand fut imaginé le pli de pantalon, à quels prix (astronomiques) Worth vendait ses robes préludant à ceux de la haute couture contemporaine, pourquoi l’impératrice Eugénie fut la première influenceuse de l’ère moderne. Et au-delà des anecdotes, on apprend aussi comment le modèle économique s’est mis en place.
Un livre dans la lignée de ses documentaires (Signé Chanel, qui ont ouvert les coulisses des défilés de mode et vulgarisé les tendances.
Ce fils d’agriculteur breton atteint du syndrome de l’imposteur est respecté pour son travail de producteur, auteur, journaliste et documentariste. Il a même été sacré « Mediapart de la mode » par Karl Lagerfeld.
Je me suis beaucoup amusée car la plume de Loîc Prigent est tantôt drôlissime, tantôt émouvant, et j’ai beaucoup appris. Virevoltante, savoureuse, mordante, cette histoire de la mode, comme son auteur ne se prend pas au sérieux…Hâte de lire le deuxième tome !
Aux éditions Grasset
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