J’ai toujours admiré cette femme et j’ai lu pratiquement tous ses livres. Avocate engagée née en Tunisie française en 1927 dans une famille pauvre, juive, dominée par l’ordre patriarcal, elle s’est très tôt affranchi de la domination de sa famille, de la religion et des hommes. Adolescente, elle a gagné de quoi partir à Paris pour étudier le droit. Jeune avocate, elle défend les indépendantistes tunisiens et algériens, puis des femmes auxquelles l’on reproche d’avoir avorté. Pour atténuer leur peine, il faut plaider les circonstances atténuantes, ce qui revient à demander pardon… Mais lors du procès de Bobigny, en 1971, Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente en invoquant les circonstances atténuantes et fait le procès de cette loi liberticide. Marie-Claire Chevalier, qui a avorté après avoir été violée, est acquittée. C’est une étape importante dans la marche vers la légalisation de l’avortement en 1975. Amie de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, dont elle fut aussi l’avocate, Gisèle Halimi a lutté pour l’émancipation des femmes sans jamais faire de carrière politique, à part une brève expérience de la députation au début du septennat de François Mitterrand. Fondatrice de l’association Choisir, La Cause des femmes, Gisèle Halimi, défendit toute sa vie les droits des femmes.
Ces dix entretiens de Virginie Bloch-Lainé, réalisée par Dominique Costa, retracent sa vie et ses combats. Passionnant !
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