Le 23 décembre dernier, à 7 heures du mat, j’étais en voiture avec mon père, en route pour ma séance de dialyse, quand nous avons appris, en écoutant France Inter, que Clémentine Lecalot-Vergnaud, journaliste à France Info, nous avait quittés à l’âge de 31 ans, après un an et demi de lutte, emportée par un cancer des voies biliaires rare, qui touche habituellement les personnes âgées.
J’avais écouté les premiers épisodes de son podcast, et dans cette voiture, mon père et moi, nous avons pleuré en silence.
Depuis j’ai écouté les six derniers épisodes du podcast publiés le 16 janvier dernier à titre posthume.
A l’heure où j’écris ces mots, je pleure encore.
Même si je n’ai pas de cancer, mais une maladie chronique, en écoutant les 16 épisodes qui racontent sa vie face à la maladie, son combat, ses espoirs et ses doutes avec sobriété et précision (elle n’était pas journaliste pour rien), je me suis sentie si proche d’elle et tellement bouleversée.
Je me suis reconnue dans certaines thématiques qu’elle aborde : la notice du médicament fait un mêtre de long (moi ça fait bien longtemps que je ne les lis plus…) être malade, c’est un boulot à plein temps (tellement d’accord), je ne suis pas une battante (même si on ne cesse de me le répéter parce que les gens ne savent pas quoi nous dire), j’ai l’impression d’être un clown avec ma perruque (c’est pour ça que je ne porte pas la mienne), le sentiment d’injustice (pourquoi elle, si jeune, pourquoi moi ?), l’insouciance qui disparait, la jalousie qui pointe le bout de son nez devant la vie des copines sur Instagram…
Quand on est malade, la plupart du temps, on ne parle pas car on sait qu’on sera incompris.
Ca m’a fait tellement de bien de partager avec elle des problématiques communes et ça m’a rendue si triste qu’elle ait perdu son combat.
Une grande leçon de vie avec de jolis moments (comme son mariage dans sa chambre d’hôpital).
Un témoignage résolument utile.