Dès les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre, j’ai ressenti le besoin d’être utile, pas seulement en donnant de l’argent ou en allant acheter des vivres, mais en offrant mon temps. Pas capable physiquement de transporter des packs de bouteilles d’eau ou de trier des vêtements, je me suis tournée vers la cuisine. Couper des pains en deux ou éplucher des légumes c’est dans mes cordes. En rejoignant l’équipe de l’Association Amal pour les Arts culinaires en faveur des femmes nécessiteuses, assistés par des volontaires, pour faire des sandwiches, j’ai découvert l’ONG à but non lucratif World Central Kitchen qui distribue des repas aux victimes de l’exclusion sociale et aux victimes de catastrophes naturelles ou de crises mondiales.. Elle a été fondée en 2010 par le célèbre chef cuisiner espagnol naturalisé américain José Andrés (qui a popularisé les tapas aux Etats-Unis), à la suite du tremblement de terre dévastateur d’Haïti. Liban, Nicaragua, Zambie, Pérou, Cuba, Ouganda, Cambodge, Indonésie, Mozambique.…, le chef est sur tous les fronts, même sur celui de la guerre en Ukraine où WCKitchen sert 300.000 repas quotidiens. Et pendant la pandémie, 16 millions de repas ont été livrés aux Américains.
Depuis sa création, l’ONG a servi plus de 250 millions de repas et recueilli plus de 450 millions de dollars auprès de donateurs.
José Andrès, à la tête d’une vingtaine de restaurant aux Etats-Unis, se définit comme un « Food fighter », combattant. Les bénévoles affluent du monde entier à l’appel du charismatique cuisinier qui n’a pas peurd’aller sur le terrain. Au Maroc, la première semaine, dans les centres de l’association Amal, de Guéliz et de Targa, 3000 sandwiches par jour ont été distribués par hélicoptère dans les villages les plus reculés de l’Atlas et aux sinistrés sans-abris de Marrakech. Un couscous a été préparé le vendredi suivant le séisme. Pour José Andrés, « la nourriture c’est de l’amour ». Tout est dit !
Pour en savoir plus, regardez le documentaire « Nourrir le Monde », un long métrage, produit par National Geographic et Disney Plus et réalisé par Ron Howard, qui suit l’évolution de l’organisation à but non lucratif World Central Kitchen, ont sorti le nouveau documentaire