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Les sacs d’En Shalla, Born in Marrakech, Bred in London

J’ai eu un véritable coup de foudre pour les magnifiques sacs d’En Shalla découverts chez Désir d’Orient à la Mamounia.

J’ai alors voulu en savoir plus sur cette marque anglo-marocaine dont le slogan est « Born in Morocco, bred in London ». Je suis donc aller visiter l’atelier de Maryam et Daren Bonar à Sidi Ghanem.

La célébration de l’artisanat

Dans un grand espace qui occupe tout un étage d’un immeuble du quartier industriel, il y a des sacs de toutes les couleurs, de toutes les dimensions, de toutes les formes, en cuir tressé, en cannage, en doum, en chanvre, brodé, avec des finitions en rotin…

Ici, on célèbre le fait-main. « On capture l’esprit de l’artisanat avec des finitions parfaites. Les artisans font la majorité du travail. Ils sont talentueux, leurs mains sont magiques. On ajoute nos finitions » explique Daren.

Un duo de choc très complémentaire

Ce que Daren oublie de dire, c’est que c’est lui qui imagine chaque modèle et qui veille à ce qu’il soit parfait. C’est lui aussi qui s’occupe de la communication, qui shoote les produits pour les réseaux sociaux et le site internet. Maryam, quant à elle, gère l’administratif, les commandes, la douane, les relations avec les clients.

 

De Londres à Marrakech

Tout a commencé en 1993, à Londres, quand ils ont ouvert une boutique sur Columbia Road où chaque dimanche matin, un marché aux fleurs attire des milliers de personnes. Ils y vendaient de l’artisanat marocain…Quand une Japonaise leur a commandé 600 paires de babouches, ils ont décidé de se lancer dans la production. Ils ont aussi ouvert un deuxième magasin à Notting Hill. En 1999, ils ont eu leur premier enfant. « Et comme il faut toujours inventer quelque chose de nouveau dans la mode, on s’est mit à faire des sacs » raconte Maryam. En 2003, on a décidé de venir passer deux ans à Marrakech pour trouver un bon manager capable de gérer la production. On a eu un deuxième enfant et on n’est jamais repartis. On a fermé les magasins pour se consacrer à la vente en gros d’accessoires ». Ils font les salons à Paris, New York, Los Angeles, ils travaillent avec de belles boutiques en Europe et vendent sur Internet, crise sanitaire oblige.

 

 

 

Le recyclage version luxe

Ils ont rencontré le succès avec des sacs, pochettes, cabas en cuir tressé haute couture. Les cuirs proviennent d’une tannerie française de Marrakech qui travaille pour des grandes marques. Ils sont disponibles en 36 couleurs, mais les teintures sont végétales (donc sans chrome). Puis ils ont proposé des sacs en cuir et kilims. Et si les clients ne trouvent pas ce qu’ils veulent, Daren est à leur écoute pour faire du sur-mesure. « Tous les six mois il faut se réinventer, mais on ne se prend pas au sérieux. It’s all about fun » explique-t’-il. Après le succès des sacs en cuir tressé, il a eu l’idée de recycler des sacs en plastique qui contiennent habituellement du riz, de la farine, de la semoule… « Ces sacs sont un support, c’est comme un canevas pixelisé sur lequel on travaille » raconte Maryam. Ils sont exclusivement fabriqués par des femmes qui vivent dans les environs de Marrakech. Les brodeuses utilisent les techniques du tissage de tapis. Un sac nécessite 6 jours de travail. Ils sont ensuite terminés à l’atelier de Sidi Ghanem où les maâlems leur ajoutent des anses en cuir par exemple. Ce sont des pièces d’art. Je les trouve tous beaux avec une préférence pour le modèle Cookies très coloré. J’aime les finitions parfaites, les petits détails et le fait qu’ils ne soient pas doublés pour que l’on puisse voir que les envers sont aussi beaux que les endroits.

 

 

 

La Food Bag Foundation pour l’éducation

Maryam et Daren, conscients de ce qu’ils doivent à ces brodeuses, ont créé une Fondation consacrée à l’éducation. Ils veulent inviter des instituteurs à venir dans les villages apprendre à lire et à écrire à ces femmes, leur donner une ouverture d’esprit, leur permettre d’avoir confiance en elles. Un projet qui va bientôt se concrétiser En Shallah !

A découvrir à la boutique Desir d’Orient à La Mamounia et sur https://www.enshallah.co.uk